art
-psy
Manifeste
Pour l'abolition
Des notes à l'école

Ces
textes ont été écrits
à différents moments de mon combat
pour cette cause,
j'ai laissé volontairement certains
doublons, certaines répétitions,
dans un souci pédagogiques, bien entendu !
Enseignants,
mes frères,
Battez-vous pour ne plus avoir à noter vos
élèves,
Ne plus noter, c'est retrouver votre raison d'être,
Celle d'élever et d'aider chaque enfant dont vous
avez la charge.
Sans notes, vous n'aurez plus d'échec scolaire,
vous aurez
Une autre façon de vivre l'école, à
chacun sa manière,
Enseignants, refuser d'être des agents de
l'État comme si
Vous étiez des agents de police, car les
élèves ne
sont pas
Des contrevenants à la loi...
Refuser de noter un autre que soi-même, c'est
retrouver
La dignité qui manque à votre métier.
La notation est un acte de
violence sur l'enfant
Et aussi sur celui qui note.
Noter ZERO un devoir c'est constater que l'autre n'a pas
compris,
Ne veut pas comprendre, ne peut pas comprendre qu'il est
dans une impasse,
Et en le notant, il vous y met également. Je
propose d'interpréter ce devoir, et puis
Qu'est-ce qu'un devoir rendu méritant 0/20 ?
Je pense à tous ceux qui n'ont pas, ou pas eu la
chance d'aimer la "culture"
À cause des mauvaises notes à
l'école, ou parce qu'ils sont faits autrement,
Pas faits comme l'école voudrait les voir
être. Il y a par
exemple 10 % de dyslexique
Sans compter les autres pathologies connues ou à
découvrir dans dix ans...
Noter dans ces conditions devient alors un scandale,
Mais qui s'en offusque ?
L'homme n'est pas une machine uniforme, nous savons sa
complexité,
Alors pourquoi faire comme si nous ne le savions pas ?
Obliger tout le monde
À absorber la même potion, le même
programme relève d'une dictature
Déterminant si vous êtes du bon ou mauvais
côté de la barrière.
IL N'Y QU'UNE SOLUTION :
NE PLUS NOTER PERSONNE
C'est éviter de commettre des erreurs
irréparables, je dis bien irréparables,
Dont les conséquences pourrissent le reste de
l'existence de beaucoup d'entre nous.
Noter est un pouvoir que personne ne devrait avoir, c’est
une imposture
!
Pour celui, ou celle, qui reçoivent des mauvaises
notes,
Sachez que les portes de la culture se ferment (presque)
à tout jamais.
Regardez les ouvriers, les artisans, ceux qui ont eu des
mauvaises notes,
Voyez combien ils sont contre tout ce qui est
"intellectuel"...
On me dit : "Que des gens soient contre ce qui est
"intellectuel" pourquoi pas,
Il en faut, ce n'est pas plus mal et ce n'est pas
forcément un échec."
Je suis presque d'accord avec ça, mais je tiens
à témoigner d'une chose :
Ma mère à 75 ans n'a jamais ouvert un livre
et ne s'en est pas plus mal porté
Qu'une autre personne. Un jour, je lui trouve un livre,
Qui lui plaît tellement, qu'elle n'arrête plus
de lire maintenant.
Par ailleurs, je sais ne rien avoir
inventé, il y a déjà des
écoles qui pratiquent ainsi
Sans noter les gosses. Ne serait-ce pas une magnifique
occasion de libération
Pour les enseignants d'avoir en face d'eux des
élèves à aimer pour ce qu'ils sont,
Et non parce qu'ils ont bien compris ce que vous voulez
leur faire comprendre ?
PARFOIS, Il EST IMPOSSIBLE DE
COMPRENDRE....
ALORS LES NOTES, VOUS SAVEZ...BONJOUR !
Si je pose la question des notes,
c'est que j'ai l'impression
Que les difficultés rencontrées à
l'école, les insultes, les violences,
Le peu d'intérêt scolaire pour
certains...sont principalement dus
Au jugement implicite des maîtres sur leurs
élèves par le truchement de ce moyen
"D'évaluation ", qui vient malheureusement se
rajouter aux difficultés,
Insultes, violences vécues aussi dans leurs
familles... C'est vraiment ça ma question,
...Et lorsque vous êtes
en bas de l'échelle sociale, les mauvaises
notes,
Vous ne pouvez pas les vivre comme des
"évaluations" ce n'est pas vrai,
Vous les vivez comme un "rejet" , ce qui
provoque ensuite le "syndrome du rejet",
Ce qui provoque ensuite "les difficultés, les
insultes, les violences...
C'est une boucle sans fin.
Les enseignants doivent ses libérer du joug de
l’Etat qui leur impose
De trier les gosses, comme s'ils étaient du
bétail.
Quelle importance y a-t-il à
faire un métier manuel ou un métier
intellectuel ?
Pourquoi, inconsciemment, valorise-t-on le second au
détriment du premier ?
La grande révolution serait de sortir de ce cercle
vicieux
Qui nous bouffe la vie à tous, et cela depuis si
longtemps, depuis toujours peut-être .
Que chacun fasse ce qu'il lui plait, car lire,
écrire, penser, parler, travailler,
C'est naturel chez l'homme, sauf quand il y a des
obstacles...
Je reviens de la Fnac et j'ai
cherché partout s'il y avait un ouvrier,
Je veux dire un homme qui travaille avec ses mains dans la
plomberie, l'électricité,
La peinture, la menuiserie, la maçonnerie...un
cordonnier, un garagiste, quelqu'un
Qui fait des pizzas... Rien, pas un seul individu
habillé de son
"costume de travail" !
Peut-être y en a-t-il dans la foule certains qui se
sont lavés, changés pour se rendre
Dans les rayons de ce magasin, mais, permettez-moi d'avoir
quelques doutes...
Imaginons des ouvriers en bleu de travail aller chercher
un livre dans une librairie
À midi comme on va s'acheter un sandwich et une
bière.
Un jour, je leur ai posé la question s’ils
lisaient, et c'est leur réponse,
C'est cette chose-là qui est à l'origine de
ma conviction
:
Qu'il ne faut plus noter personne, jamais, jamais, jamais.
Ils ont tous eu des mauvaises notes et ont tous
gardé en eux cette impression négative.
Si l'école est le symbole de l'écriture, de
la lecture, de la culture,
Passer à côté de ça toute sa
vie est dommage. C'EST DOMMAGE
De ne pas ouvrir un livre, de ne pas aller au
théâtre, au musée, parce qu'à
l'école
On vous a fait comprendre que ce n'était pas pour
vous, avoir zéros
N'est valorisant pour personne, obligatoirement vous vous
sentez exclus.
Il est donc certain que ces jugements
négatifs, lorsqu’ils sont répétitifs,
habituels,
Relèveront d'un mécontentement, de telle
sorte que la mémoire va accumuler
Ces éléments négatifs, pour provoquer
ensuite des réactions non moins négatives.
Ces réactions peuvent être : la maladie
physique ou mentale, le renfermement,
L'agressivité, la violence contre soi-même et
contre autrui. Une fois les enseignants
Libérés de la contrainte de la notation, ils
pourront à loisir, enfin, enseigner
Pour que les gosses les voient comme des accompagnants
bienveillants...
Un mauvais devoir, une mauvaise
rédaction,
c'est quoi ?
Un corps blessé, il se dévoile à vous
avec ses griffures, ses faiblesses, son intimité
Un mauvais devoir, une mauvaise rédaction, c'est
une confidence,
Un appel au secours, un désespoir larvé,
Une impossibilité à comprendre ce qui est
demandé
Peut-être même une volonté de
décrocher, peut-être même plus...
Et si c'était une chance
pour l'enseignant
D'avoir ce mauvais devoir, cette mauvaise
rédaction,
Qui l'oblige à chercher comment réparer
ce qui peut l'être encore,
Et si c'était ça le métier,
comprendre,
Aider à comprendre, rien de plus ?